De nombreux moulins jalonnaient jadis les berges du Lez. Trois moulins encadraient le site où nos sommes maintenant installés, sur moins de 600 mètres.

On en retrouve la trace sur les plans manuscrits antérieurs à la révolution française de 1789, détenus par les Archives Municipales de Montpellier.

Le Moulin de Salicate le plus en amont existe toujours, bien que désaffecté. L’Agglomération de Montpellier a le projet de le transformer en musée rappelant l’histoire des moulins. Le Moulin de Semalen juste au nord de notre ensemble a été démoli vers 1990. Le Moulin de L’Evêque un peu plus en aval n’a pas survécu non plus aux travaux de la ZAC d’Antigone. Une passerelle rappelant son nom surplombe un ouvrage de retenue, dont les vannes s’ouvrent en cas de fortes crues du Lez. L’eau se répand alors dans « l’épanchoir » entre l’Hôtel de Région et les restaurants qui lui font face, protégés par plusieurs marches qui les mettent à l’abri des inondations.

Cet « épanchoir » figurait déjà sur les plans anciens. Il est maintenant doté de barrières amovibles à feux clignotants pour interdire la circulation automobile. Le niveau d’eau y est assez impressionnant les jours de fortes pluies, alimentant à chaque fois des informations télévisuelles de nature à inquiéter nos connaissances lointaines. Mais les crues semblent toujours avoir été à cet endroit maîtrisées, ce qui n’est pas le cas plus en aval.

On notera que les plans manuscrits anciens (cf album photo) sont assez approximatifs puisque l’un représente une rivière quasi-rectiligne, tandis que l’autre marque un coude prononcé, avec une « île » juste au-delà du moulin de Semalen

Un chemin dénommé sur ces plans « chemin du moulin de Semalen à celui de l’Evêque » correspondait à notre actuelle allée de platanes. Une dérivation du Lez dénommée « agau de Semalen », dont l’eau servait à faire tourner le moulin, existait sur l’emplacement de l’actuelle Résidence du Lez. Le promoteur de l’immeuble a eu raison de prévoir de solides pieux de béton armé pour lui servir de fondations !

Le moulin « bladier » de Semalen, destiné à moudre le blé, semble avoir été créé au début du XI° siècle. Dès 1192 il aurait été converti en moulin drapier, mais il est possible qu’il ait conservé les deux usages, devenant ainsi moulin mixte.

Au XIX° siècle le moulin sera reconverti dans la fabrication de bards en pierre du pays. Il cessa toute activité hydraulique vers 1950. A cette époque une entreprise frigorifique utilisera le moulin et ses dépendances pour la fabrication de pains de glace, les turbines fonctionnant à l’électricité, faute de l’énergie hydraulique espérée par l’entrepreneur.

Vers 1997, seules quelques « cabanes » et un ou deux beaux mimosas subsistaient sur le terrain. D’anciens montpelliérains se souviennent qu’un centre équestre y a également fonctionné. Il serait intéressant d’en retrouver des cartes postales pour enrichir notre album photo.

Sources bibliographiques : Archives de Montpellier, Mémoire de maîtrise d’aménagement du territoire – Les Moulins du Lez – Geneviève DUMAS – juin 1993

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